l'image et le sens

Publié le par mademoiselle-elda.over-blog.com

Prendre un cliché est-il aussi anodin qu’on ne le pense ? Est-ce garder trace d’un moment de sa vie ? Est-ce figer un instant sur papier pour se souvenir ? J’oserai répondre, pas uniquement.

 

Lorsque je regarde le travail des précurseurs de la photographie à caractère social ou documentaire, je m’aperçois que le cliché va au-delà du simple objectif de figer gratuitement une image à un instant t. C’est un témoignage sur le quotidien, une information visuelle sur une réalité qui facilite l’éveil de la conscience humaine.

Et à ce sujet, si l’on compare un article où les mots s’imbriquent les uns aux autres par rapport à un cliché, est-ce que le lecteur en comprend toute la signification ? En effet, certains articles ne sont pas forcément écrits avec les précisions nécessaires à la bonne compréhension du sujet traité. Les images véhiculent des dimensions supplémentaires comme une ambiance, la description d’un lieu, une expression ou une attitude. Le contexte du sujet saisi avec l’appareil prend une autre signification et en l’absence de modification du cliché, le public prend part à une autre réalité plus complète, peut-être plus objective. A une certaine époque, les supports se limitaient au papier et les sujets d’information pouvaient percuter les esprits. Mais aujourd’hui, avec le développement des technologies, comment ne pas se sentir submergé, voire blasé face au flot et aux flux d’informations ? N’y a-t-il pas parfois manipulation ou « bourrage de crâne » compte tenu des nombreux supports utilisés par les médias ? Qu’en pensent les professionnels sur le sujet ? Il serait pertinent de les interroger pour connaître leur avis. Pour ma part, c’est un point qui mériterait développement et précisions.

 

Parallèlement à la question du support, de son utilisation par les médias et de son impact, il y a un autre point tout aussi intéressant à aborder. En effet, face à un objectif, il y a un sujet humain. Est-ce que d’accepter se faire photographier n’a pas de signification aussi ? Je pense que oui. Si l’on reste dans le champ de l’information ou du documentaire, tout sujet photographié s’intègre dans une démarche de compréhension de l’autre. Mais cette personne, prend-elle pleinement conscience de la portée de son image? Se perçoit-elle comme un messager ? Est-ce que son accord n’inclut pas d’une certaine façon, le souhait de partager sa situation pour une diffusion plus large que dans sa sphère amicale ou familiale ? Dans certains cas, peut-on parler de narcissisme ? Et dans d’autres cas, ne s’agit-il pas pour elle d’une illustration plus directe et plus convaincante que toute explication écrite ? Je pense, que selon les situations, la démarche photographique dans laquelle elle accepte de participer, il y a une réponse à toutes ces questions.

 

Que ce soit celui qui participe, celui qui photographie, le média qui utilise le cliché, celui qui voit, une image a une réelle portée sur l’autre. Quel que soit la place prise par chacun, il me paraît indéniable que l’amateur doit bien réfléchir à l’objectif qu’il se fixe dès lors qu’il opte pour le sujet humain. En ce qui me concerne, l’image est loin d’être sans conséquence, au contraire.

 

Publié dans Photographie

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