La Petite Oeuvre Multimédia ou POM par Ulrich Lebeuf-Photographe membre de l'Agence MYOP.

Publié le par mademoiselle-elda.over-blog.com

Ulrich Lebeuf est photographe professionnel depuis 12 ans. Il a rejoint l’agence MYOP en Janvier 2007 et fait partie des pionniers à proposer des POM en complément de ses reportages type documentaires. Ses travaux sont publiés sur de nombreux magazines comme Le Monde, Elle, Vsd, GEO, Le Monde Magazine, Times, National Geographic et Grands Reportages. Il nous explique son approche sur le sujet.

 

Quel type d’approche proposes-tu dans tes documentaires ?

Je m’inscris dans une photographie de type néo-documentaire. J’assume complètement et pleinement la subjectivité. Je raconte une histoire telle que je la perçois. En fait, l’objectif de mon travail consiste à présenter ma manière de voir les choses, de les observer qui est tout aussi important que le sujet traité. Comme un cinéaste qui propose sa vision sur une problématique, il en fait un film avec un début, un déroulement et une fin. Je fais la même chose avec une narration photographique et multimédia.

 

Tu fais partie des pionniers qui ont proposé des POM. Qu’est-ce qui t’a intéressé à vouloir travailler sur ce nouveau support ?

Il existe différents supports connus comme la Presse, l’Edition et les Expositions. Et aujourd’hui il y a un nouveau support, le Web. La POM ou le webdocumentaire sont plus adaptés pour une diffusion sur internet. Un même sujet ne se montre pas de la même façon dans une exposition que sur la toile. Et je trouve qu’il est intéressant de pouvoir utiliser ces autres supports car il y a le son, les images sont en mouvement et une interactivité.

 

Sur ton site tu proposes deux POM : « Antonyme de la pudeur » et « Alaska Highway ». Ils sont très différents l’un de l’autre. Peux-tu nous en dire plus ?

Effectivement ces deux projets sont différents. Pour Antonyme de la pudeur, il s’agit d’une narrativité plus didactique. La jeune femme témoigne et nous explique ce qu’elle vit, comment elle perçoit les choses par rapport à son activité professionnelle. Les images alimentent son histoire.

Pour Alaska Highway, c’est un projet avec un parti pris artistique très fort. Il est un peu plus expérimental que le premier. Dans celui-ci, mon univers prend le dessus. Je plonge le lecteur dans ma perception de l’Alaska et la façon dont j’ai vécu ce voyage. La narration est beaucoup plus complexe. Je me suis inspirée de l’univers de Lynch avec une vision complètement différente par rapport à «  Antonyme de la pudeur ». Il a d’ailleurs été projeté à Montpellier pour une exposition collective sur les Etats-Unis, dans une Galerie d’Art Contemporain. Ce film est complémentaire au reportage papier car il montre plus l’humain. En effet, le type de narration est différent suivant le support utilisé pour ce sujet. Sur le projet papier, il y a plusieurs images de paysages avec en dernier lieu l’humain. Pour le film, c’est plutôt l’humain qui y apparaît avec des rencontres complètement improbables comme le SDF au milieu de nulle part, des personnes atypiques un peu perdues, parfois même un peu glauques.

 

Tu proposes deux types de supports, le reportage photographique papier et la petite œuvre multimédia, je suppose que le travail est complètement différent. Quelle est la différence entre les deux ? Pour chaque projet comment cela s’est-il déroulé ?

Je dirai que ce soit pour une commande pour un magazine comme pour un support de type webdocumentaire, il est essentiel d’anticiper. Lorsque tu réalises un reportage papier, tu fais plusieurs clichés et tu sélectionnes la meilleure des photographies à publier. Dans le webdocumentaire, tu as plusieurs images et il en faut plus que pour le support papier. Dans une œuvre multimédia, tu racontes une histoire avec une séquence de plusieurs photographies et tu termines par la meilleure.

Pour chaque POM je m’associe à un monteur. Je ne suis pas seul à travailler sur sa composition.

Enfin, le son est un paramètre extrêmement important car il est associé au webdocumentaire.

 

Pour « Antonyme de la pudeur » nous n’avions pas forcément anticipé le projet. Il a nécessité 2 mois de travail pour 7 minutes de diffusion.

Pour Alaska Highway, nous l’avons réfléchi car la narration est beaucoup plus complexe. Pour pouvoir conserver l’univers que je souhaitais présenter avec la co-réalisation, il a exigé 5 mois de travail dont 2 mois pour le montage pour 12 minutes de diffusion. Nous avons utilisé un appareil photographique et une caméra.

 

Vas-tu nous présenter un nouveau projet ?

Effectivement, je travaille actuellement sur un nouveau sujet : la précarité. Il est prévu 5 mois de travail pour sa production et 1,5 mois de montage. Je souhaite présenter un travail différent avec 26 minutes de diffusion. Je reviens vers un discours plus lisible, plus limpide tout en conservant un parti pris artistique fort.

J’ai décidé d’utiliser un seul outil, un Nikon D3S qui fait à la fois les photographies et la vidéo. J’ai ajouté un micro directionnel pour la prise de son.

Pour l’interactivité, je m’interroge encore. Je trouve que c’est intéressant de l’utiliser mais je ne veux pas perdre ma narration. Je ne suis pas encore décidé, j’y réfléchis.

 

Je remercie Ulrich Lebeuf pour sa contribution. Actuellement le documentaire « Antonyme de la Pudeur » est exposé à Bordeaux à la Galerie d’Art Contemporain du 10/12/2010 au 11/01/2011. Par ailleurs, un ouvrage « les confins immédiats » aux Editions Privat est en vente (35€. ISBN : 978-2-7089-1766-8).

Vous trouverez dans la rubrique Liens, le site de l’agence MYOP qui présente Ulrich et ses travaux, ainsi que son site où vous pouvez visionner les POM abordées dans cet article.

Publié dans Webdocumentaire

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